CHAPITRE QUATRIÈME
LA TAPISSERIE DEPUIS LA RUINE DES ATELIERS D'ARRAS JUSQU'A L'ABDICATION DE C H A RLES-Q UINT
1477-1558
Nous arrivons. à la phase la plus brillante de l'histoire de la haute lice. Après avoir atteint, dans les premières années du xvi0 siècle, son complet épanouissement, la tapisserie ne tardera pas à déchoir du haut degré de perfection auquel elle est parvenue. Des efforts seront tentés à plusieurs reprises pour lui rendre son ancienne splendeur; jamais elle ne rétrouvera des conditions poli­tiques ou économiques aussi favorables que sous le règne de Charles-Quint pour donner les résultats merveilleux qu'elle produisit alors. Du xvie siècle date aussi l'apogée des ateliers de Bruxelles. En aucun temps, en aucun pays ne se présente rien de comparable à la prospérité des tapissiers bruxellois pendant cette période glo­rieuse. Toutefois, si Bruxelles éclipse, pendant un demi-siècle environ, toutes les villes rivales par le nombre de ses ouvriers, l'activité de sep métiers, l'importance de sa production, les vieilles cités flamandes ne renoncent pas à la lutte. L'Italie et la France ne négligent rien pour disputer la suprématie aux ateliers bruxel­lois. Désormais la tapisserie est partout appréciée, partout recher­chée, et les nations qui marchent à la tête du progrès n'épargnent ni le travail ni la dépense pour s'affranchir du tribut payé jusque-là aux provinces septentrionales..
Par suite de l'impossibilité d'assigner une date précise à la plus' grande partie des admirables chefs-d'œuvre de cette'période,'de
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